Dans la mesure où le journalisme correspond à une activité de production d’information, ses enjeux sont fondamentalement temporels. Comme le rappellent Alban Bensa et Éric Fassin dans leur introduction au dossier que consacrait la revue Terrain à la notion d’« événement » en 2002, le discours médiatique fait fond avec aisance sur l’« événement » en tant qu’il constitue une rupture d’intelligibilité : mieux, c’est là son projet même – contrairement à des sciences sociales accoutumées à prêter attention aux structures et à leur permanence dans la longue durée, et à ce titre gênées pour appréhender de telles césures. À certains égards, le journalisme travaille la temporalité, qu’il s’agisse de ses perturbations (dans le cas de « l’événement »)...